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   Surpêche : Flottes et techniques  

Les différents types de pêche n'ont pas le même impact sur les stocks et ne répondent pas aux mêmes demandes. S'intéresser aux techniques et flottes de pêche permet d'identifier les méthodes les plus destructrices, puis de remonter la chaîne de valeur en étudiant les besoins à l'origine de ces pratiques.

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Les graphiques suivants donnent le référencement géographique des flottes de pêche. Attention, cela n'est que peu représentatif des régions où la pêche a effectivement lieu. Par exemple, un bateau européen ne va pas nécessairement pêcher dans les eaux européennes.

répartition_mondiale_navires.PNG

Il y a

4,6M

de navires de pêche

dans le monde

[38]

Répartition des navires de pêche motorisés et non motorisés par région, en 2016 (en milliers)

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Répartition des navires de pêche motorisés par région, en 2016 (en milliers)[38]

Directement tiré de :  FAO. 2018. La situation mondiale des pêches et de l’aquaculture 2018. Atteindre les objectifs de développement durable. Rome. Licence: CC BY-NC-SA 3.0 IGO.  [38]

La répartition des prises en fonction de l'origine des bateaux est donnée par le diagramme ci-dessous.

Prises_par_région.PNG

Prises par région d'origine des navires, en 2015 [40]

   Pêche artisanale et industrielle  

​Définitions

Pêche industrielle : pêcherie à grande échelle (utilisant des chalutiers, des senneurs à senne coulissante, des palangriers) avec de forts investissements de capitaux dans la construction des navires, la maintenance et les opérations, et capables de déplacer des engins de pêche raclant les fonds marins ou à travers la colonne d'eau en utilisant une puissance motrice (par exemple, les chaluts démersaux et pélagiques), quelle que soit la taille du navire. [42]

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Pêche artisanale : pêcherie de petite échelle dont les prises sont vendues en grande majorité (ce sont donc aussi des pêcheries "commerciales"), et qui utilisent souvent un grand panel d'engins (passifs) de pêche, généralement statiques ou stationnaires. Cette définition s'appuie aussi sur une notion de localité : les navires sont supposés n'opérer que dans les Zones de Pêche Côtières (IFA, Inshore Fishing Area). [42]

 

Pêche de subsistance : pêcherie non commerciale de petite échelle dont les prises sont en grande majorité consommées par les personnes qui les ont réalisées et leur famille. [42]

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Pêche récréative : pêcherie non commerciale de petite échelle dont le but principal est l'amusement. [42]

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Prises accessoires : (bycatch en anglais) animaux non ciblés par une activité de pêche mais capturés accidentellement. Ils peuvent par exemple appartenir à une espèce non ciblée -notamment protégée- ou encore être trop jeunes.[58] On sépare les prises accessoires en deux catégories : [59]

  • Les rejets : prises accessoires qui sont rejetées en mer, considérées alors comme déjà mortes. [42]

  • Les prises accidentelles : prises accessoires qui sont gardées pour être utilisées. [59]

Prises par secteur.PNG

Répartition des prises en fonction du secteur de pêche concerné, en % de la masse totale, en 2015. [40]

Dans de nombreux pays en développement, poissons et fruits de mer représentent la principale source de protéines animales que les populations rurales peuvent se procurer. Cependant, la popularité croissante des produits de la mer dans les pays développés -Europe, États-Unis, Japon- ou en développement économique rapide -la Chine par exemple-  crée une demande à laquelle les eaux territoriales de ces derniers ne peuvent répondre. Ils importent donc le poisson manquant, ou envoient leurs navires pêcher dans les eaux des pays en développement. Cela met en concurrence la pêche artisanale et la pêche de subsistance locale avec les navires industriels. [42] 

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Par ailleurs, la pêche industrielle est la principale responsable des rejets, ce qui au premier ordre la rend responsable d'environ 75% des captures mondiales. [42]  Or, elle emploie vingt-cinq fois moins de pêcheurs que la pêche artisanale. [60] 

 

NB : Autrement dit, 4% des pêcheurs réalisent 75% des captures. C'est là une belle distribution de Pareto !

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NB : Comme cela se dessine ici, et comme précisé dans notre étude sur la consommation des produits de la mer, le mode de vie occidental est largement en cause dans le problème de surpêche.

Les "prises accessoires" de requins

Les requins capturés par erreur étaient auparavant remis à l'eau, avec un bon taux de survie. Maintenant que les ailerons de requins se revendent à prix d'or sur les marchés asiatiques, les requins faisant l'objet de prises "accessoires" se font souvent couper les ailerons avant d'être rejetés à l'eau. Il existe des technologies de pêche permettant d'éviter les captures accidentelles de requins, mais les prix de vente des ailerons sont une incitation forte à ne pas les utiliser pour continuer à prendre des requins.[61]

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Pour en savoir plus : Regardez le documentaire Les Seigneurs de la mer (Sharkwater en version originale) de Rob Stewart.

   Les techniques de pêche  

Les différentes techniques de pêche ont des impacts différents sur la faune et la flore marine. Notamment, les techniques industrielles sont responsables de l'essentiel des prises accessoires et des rejets. [42]

L'infographie suivante, directement issue du site de Bloom, résume très bien l'impact des différentes méthodes de pêche.

Engins-01.jpg

Directement tiré de :  Bloom, Les Méthodes de Pêche, consulté le 01/10/2018   [56]

Les graphiques suivants donnent la répartition des prises entre les différents équipements de pêche. On remarque que la pêche artisanale, qui utilise les engins de pêche à petite échelle, génère peu de rejets, mais beaucoup de prises, tant en poids qu'en valeur. Les captures dues au chalutage de fond se revendent aussi à un prix élevé, ce qui explique en partie son utilisation en dépit de la quantité phénoménale de rejets dont il est responsable. [62] 

captures per gear 2014 total tons.png

(A) : Répartition du total des prises (tonnes)

captures per gear 2014 landings value.pn

(B) : Répartition des prises ramenées à terre (tonnes)

captures per gear 2014 discards tons.png

(C) : Répartition des rejets (tonnes)

captures per gear 2014 landings tons.png

(D) : Répartition de valeur des prises ramenées à terre ($ US de 2010)

Répartition massique des prises par principaux engins de pêche en 2014 (reconstruction), avec :

(A) : total des prises (prises ramenées à terre et rejets) ;

(B) : prises ramenées à terre uniquement ;

(C) : Rejets uniquement.

reconstruction à partir de [62]

 

(D) : Répartition (en USD de 2010) de valeur des prises par principaux engins de pêche, ramenées à terre, en 2014. reconstruction à partir de [62]

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Pour en savoir plus sur les flottes et techniques de pêche, et les prises accessoires :

  • En 5 minutes : #DATAGUEULE 27 : Quand la surpêche, les poissons coulent.

  • En 30 minutes et plus :

   La suite  

A paraître : Dossier sur le cadre légal
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