Surpêche : usages & Consommation
Dans ce dossier, nous allons voir ce qu'il advient des millions de tonnes de poissons et fruits de mer pêchés chaque année. Nous allons compléter l'étude en ajoutant à cela les millions de tonnes produites par l'aquaculture. Cette dernière produit maintenant plus de poisson que la pêche. [38] Les impacts environnementaux de l'aquaculture, loin d'être négligeables, seront traités dans les dossiers sur la pollution et la destruction des habitats. Tout au long de ce dossier sur les usages et consommations des produits de la mer, nous préciserons si les chiffres concernent la pêche uniquement ou pêche et aquaculture.
Le graphique ci-dessous donne l'évolution et la répartition de la production aquacole depuis 1960 entre les différentes régions du monde.
Production aquacole (poisson et fruits de mer) par année et région, en tonnes. [40]
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En ajoutant la pêche, la production mondiale annuelle de produits de la mer dépasse aujourd'hui les 170 millions de tonnes. [38]
Un calcul de coin de table (1) suffit à montrer que la production mondiale de produits carnés et de poissons et fruits de mer excède largement les besoins nutritionnels de l'ensemble des êtres humains. Il y a donc surconsommation.
Répartition géographique et tendances
Une étude de la répartition géographique de la consommation de poisson et des tendances permet d'identifier les principaux acteurs de cette surconsommation. A titre indicatif, quelqu'un mangeant viande et œufs ainsi que poisson et fruits de mer dans les mêmes proportions que celles de la production mondiale a besoin d'environ 18kg de poisson par an. (2)
Le diagramme suivant montre la consommation en poisson et fruit de mer par personne dans les 15 pays qui représentent 70% de la population mondiale.
Répartition de la consommation annuelle de poisson et fruits de mer (pêche et élevage) par personne dans les 15 entités qui regroupent 70% de la population mondiale. [40]
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La tendance est à la hausse, notamment dans des pays qui consomment déjà beaucoup de poisson. La consommation de poissons et fruits de mer croît plus vite que la démographie, et ce depuis 1961.[38] La tendance n'est donc pas tant due à la croissance démographique ni même à un renforcement de la sécurité alimentaire, mais plutôt à une augmentation du train de vie. En effet, dans les pays d'Asie de l'Est et du Sud-Est, l'augmentation des revenus, l'urbanisation croissante et l’appétence pour les produits de la mer ont augmenté la demande de poisson.[38] En parallèle, l'offre a augmenté avec le développement de l'aquaculture. Le phénomène est appuyé en Chine, premier producteur, premier exportateur et premier consommateur. [38]
"Besoins" et usages
Utilisations des produits de la pêche et de l'aquaculture en 2016. reconstruit d'après [38]
D'après le graphique précédent, 88% du poisson est destiné directement à l'alimentation humaine. Attention cependant : il s'agit là des usages de la production de la pêche et de l'aquaculture. Pour mieux visualiser la part de l'aquaculture dans le phénomène de surpêche, il faut rentrer plus dans le détail. En fait, environ 22% de la pêche est destinée à un usage non alimentaire, avec plus de 17% destinés à l'aquaculture, comme illustré dans le diagramme ci-dessous. [38]
Cela ne tient pas compte de la pêche illicite et utilise les données incomplètes de la FAO [42], mais suffit à donner un ordre de grandeur.
Utilisations des produits de la pêche en 2016. [38]
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